Les Télécommunications, entre bien public et marchandise

La communication est au cœur des sociétés humaines. Avec le télégraphe, le téléphone, la maîtrise des ondes et Internet, l’économie-monde occidentale a construit le système nerveux de son hégémonie. L’essor rapide des possibilités de connexion jusqu’aux points les plus reculés de la planète est aujourd’hui un facteur clé de la mondialisation, sans pour autant que le droit à la communication pour tous ne soit assuré.

En quête de secteurs à très haute profitabilité, la finance s’est ouvert le capital des monopoles publics, avec l’appui des gouvernements et de l’OMC. La perspective de fortes plus-values a déclenché des achats-ventes d’opérateurs, la mise aux enchères de licences et des yoyos boursiers de plusieurs centaines de milliards de dollars, jusqu’à l’éclatement de la « bulle spéculative » causant des pertes sans précédent. Les promesses de progrès ont balayé les règles du service public et pénalisé l’ensemble des consommateurs chargé de payer la note, en particulier les plus faibles et ceux des pays du Sud.

Face à la déréglementation et à la perspective d’un élargissement de la « fracture numérique », les résistances se multiplient. Nombre des pionniers des nouvelles technologies de l’information et de la communication sont proches du mouvement des logiciels libres et militants d’un monde plus solidaire. En Afrique, des syndicalistes, parlementaires, groupements d’usagers, ONG inventent des pratiques nouvelles. Ces mouvements montrent que la revendication de biens publics dans le domaine des télécommunications devient primordiale.